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Beaucoup à dire sur le cinéma et l’homosexualité et pas vraiment le temps aujourd’hui de l’écrire, mais je tenais à marquer le coup par deux ou trois clins d’oeil pris dans le cinéma que j’aime.
Marlène Dietrich , de son vrai nom Marie Magdalene Dietrich a vu le jour le 27 décembre 1901 en Allemagne.
Lorsqu’elle atteint l’âge de vingt et un ans, elle décide de prendre le prénom de Marlene en hommage à deux personnages historiques : Karl Marx et Lénine.
Marlene sera une active militante de la Ligue antifasciste d’Hollywood. Victime du maccarthysme, elle figurera sur la liste noire d’Hollywoood et entreprendra alors des tournées de concerts en Europe.
Marlene assumait aussi sa bissexualité.
Vous la voyez ici chanter Lorsque l’amour se meurt puis embrasser une femme dans le film Morocco de Joseph von Sternberg.
En tout cas, je vous propose de regarder le beau et unique film de Jean Genet Un chant d’amouren version intégrale. Je vous renvoie au dossier écrit par Luc Lagier http://www.arte.tv › ... › Court-circuit pour en comprendre la genèse.
Un chant d’amour. 1950
Réalisation : Jean Genet. Scénario : Jean Genet. Direction de la photo : Jacques Natteau, Jean Cocteau (non crédité).Musique : Gavin Bryars
Décors : Maurice Colasson. Montage : Jean Genet
Producteur : Nikos Papatakis
Distributeurs : Jacques Le Glou Audiovisuel (distributeur d’origine),
Format : noir et blanc — 1.37:1 — film muet — 35 mm
Court métrage de 25 min 23
Ce film de 1950 ne sortit qu’en 1975 avec une interdiction aux moins de 16 ans.
Vous trouverez Un chant d’amour, film de Jean Genet (1950), en téléchargement libre sur UbuWeb ainsi que Le Condamné à mort, lecture de Mouloudji (1952), (format MP3).
On l’a vu : le gouvernement de Sarkosy a déclaré la guerre aux pauvres pour mieux assister ses amis, les nantis protégés par le bouclier fiscal.
Par ces temps de crise, Laurent Vauquiez veut faire travailler gratuitement les heureux bénéficiaires du RSA qu’il trouve feignants. Aussi , je ne résiste pas à faire un petit clin d’oeil au Ministre en lui dédiant cette succulente scène de Trash : la visite de l’assistant social chez Joe et Holly "enceinte" !
On doit, entre autres, à Paul Morrissey d’avoir découvert le groupe de rock The Velvet Underground et Nico qu’on retrouvera dans le cinéma de Philippe Garrel.
Morrissey a presque toujours travaillé en indépendant du système hollywoodien et arrêté de tourner quand il a senti que sa liberté ne serait plus. Inscrire son œuvre dans le seul sillage de Warhol et de sa Factory, c’est passer à côté d’un auteur important du cinéma underground qui a ouvert une nouvelle voie esthétique et expérimentale au cinéma.
Trash, réalisation Paul Morrissey. Interprétation : Joe Dallesandro, Holly Woodlawn.1970.
Ce film est la suite du film Flesh dans la trilogie réalisée par Morrissey : Flesh (1968), Trash (1970), Heat(1972) : Joe dans Trash devenu drogué à l’héroïne, voleur et impuissant a abandonné la prostitution, mais est toujours en butte aux désirs fantasques des unes et des autres. Ses problèmes d’argent se sont plutôt aggravés depuis le film précédent, Flesh. Holly, sa maîtresse transsexuelle a l’idée d’un subterfuge pour bénéficier de l’aide sociale. L’homme de l’aide sociale accepterait bien la demande d’allocations mais contre sa très glamour paire de chaussures. Holly lâchera t-elle ses chaussures trouvées comme tout ce dont Joe et elle vivent dans une poubelle ?
Désolée, je n’ai pas trouvé de sous-titrage pour cet extrait.
La rumeur (The children’s hour) USA, 1961
avec Audrey Hepburn, Shirley MacLaine, James Garner, Miriam Hopkins.
Karen Wright et Martha Dobie dirigent une école pour jeunes filles. Fiancée au médecin Joe Cardin, Karen a du mal à s’engager et à abandonner la direction de l’école. La jeune Mary lance la rumeur que ses deux professeurs ont une relation "contre nature".
LES ORIGINES DE LA RUMEUR
On doit à l’auteur Lilian Hellman, écrivain engagée et future victime du maccarthysme comme son compagnon l’écrivain Dashiell Hammet, la pièce d’abord interdite en 1934, The Children’s hour.
Pour l’écrire, Lilian Hellman s’est inspirée d’un fait divers relaté par Dashiell Hammet : au 19e siècle en Ecosse, une élève accusa ses deux maîtresses d’avoir une relation homosexuelle.
Samuel Goldwyn propose à William Wyler d’adapter la pièce qui ne sait comment aborder l’homosexualité féminine, alors interdite de représentation à l’écran par le code Hays de censure, lequel sévira à Hollywood de 1934 à 1967.
Du coup, Lilian Hellman se concentre sur le pouvoir de la rumeur, plutôt que sur le lesbianisme dans le scénario dont le titre Ils étaient trois (1936) sera une version édulcorée de la pièce dans laquelle le sujet de l’homosexualité est complètement exclu. Vingt -cinq ans plus tard le cinéaste William Wyler décide de l’adapter à nouveau et réalise La Rumeur montrant l’homosexualité vécue dans la douleur
face au puritanisme américain que Wyler, non sans virulence, dénonce.